Edito


Du 17 au 24 mai 2014 se déroulera la 4ème édition du Jazz A Part Festival à Rouen.
Jazz : l’improvisation, l’expérimentation, la liberté, la rencontre, l’histoire…
A part : les chemins de traverse, l’inattendu, l’inouï, la surprise faite musique, l’inclassable…

Au cœur de la programmation de cette nouvelle année, se retrouveront deux de nos principales préoccupations : l’ouverture sur d’autres publics et l’ouverture sur d’autres champs artistiques. Cette année encore sont convoqués des lieux qui ne se dédient pas d’habitude au jazz : une église (l’abbatiale Saint-Ouen), une salle de concerts très rock (le 106), une galerie d’art (la galerie photo du Pôle Image Haute-Normandie), une salle de cinéma (l’Omnia République). Car en offrant un écrin insolite aux musiques que nous défendons, nous leur offrons aussi un nouveau public. C’est dans cet esprit que nous organiserons un ciné concert pour le public scolaire et inviterons Iva Bittova à jouer auprès des enfants malades du C.H.U. de Rouen. Pamelia Kurstin quant à elle animera un atelier pour d’autres enfants. Avec l’association Cultures du Cœur, nous inviterons des personnes en difficulté à venir découvrir ces concerts. Et cette année, toujours, nous mêlerons la musique à bien d’autres arts : s’inviteront dans ce Jazz A Part Festival cette année la poésie, la danse, le cinéma, la photographie.


Le festival s’ouvrira avec la musique d’Iva Bittova, à la confluence du jazz, des musiques improvisées, de la musique classique et de la musique traditionnelle. Espéranto musical, l’art d’Iva donnera le ton, celui d’une musique sans visa, d’un folklore imaginaire. C’est justement ce que poursuit l’ARFI (Association pour la Recherche d’un Folklore Imaginaire), conviée ensuite, à travers sa formation historique : le Workshop de Lyon. Sur les films presque centenaires de Charles Chaplin, Buster Keaton et Laurel et Hardy, le quartet soufflera ses incomparables et irrésistibles mélodies libertaires. Auparavant, dans le cadre majestueux de l’Abbatiale Saint-Ouen, la danseuse Marie-Anne Michel se sera jouée de la pesanteur sur les graves de la contrebasse d’Eric Brochard : ce sera le bien nommé spectacle Offrande. La poésie de Chim Nwabueze, ainsi que la sonorité apatride de sa scie musicale, offriront une alternative à la vitesse de notre monde. Cette parenthèse se glanera à la galerie photo du Pôle Image. Au 106, nous en terminerons. Tout d’abord avec la rare Pamelia Kurstin, virtuose du theremin, l’ancêtre des instruments électroniques, de quoi brouiller définitivement les repères spatio-temporels, s’il en demeurait encore après cette semaine de festival. C’est Jacques Thollot, batteur-monde, qui entamera la dernière danse, en une carte blanche. Et aura ainsi fait la synthèse : be-bop et expérimental, acoustique et électronique, multiple et solitaire, nocturne et solaire, Thollot pourrait être, à bien y réfléchir, notre totem.